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Joseph Mallord William Turner, Long Ship's Lighthouse, Land's End, vers 1834–1835.

L’œuvre de Turner

Turner peut être considéré comme la figure tutélaire de la peinture de paysage anglaise du XIXe siècle. Son œuvre s’étend de l’aquarelle de petit format représentant des ruines au tableau peint à l’huile de grand format. J.M.W. Turner a, au cours de sa carrière, souvent varié, mélangé les médiums et joué avec la perception de la lumière. Il sera d’ailleurs l’une des inspirations du courant impressionniste.

 

L’œuvre de Turner est vaste, il a produit au cours de sa vie « plus de 550 peintures à l'huile, 2 000 peintures aquarelles et 30 000 œuvres sur papier ». (1) Il est donc compliqué d’en produire un commentaire d’ensemble. Alors que ses premières œuvres étaient régies par les carcans imposés par la Royal Academy of Arts, suivant une exactitude naturaliste et dépeignant les réalités de la nature, sa production se transforme, tout comme sa touche. Une forme de détachement du sujet s’opère dans les œuvres de Turner, qui penchent peu à peu du côté de la poétique romantique et du sublime.  

Musée Jaquemart André, vidéo de présentation de l'exposition Turner, 2020.

Les aquarelles de Turner

Turner a rarement peint à l’aquarelle en extérieur, c’est le cas pour certaines de ses œuvres réalisées sur les bords de la Tamise, mais l’essentiel de sa production était réalisé en atelier à partir de croquis réalisés sur le motif. A ses débuts les aquarelles qu'il réalise se situent plus dans la veine topographique, le dessin et ses détails primant sur les couleurs, présentent uniquement en complément, pour confirmer l'exactitude de la représentation. Son œuvre est cependant en perpétuelle évolution au cours de sa carrière. L’aquarelle, à sa maturité, est pour Turner le moyen de retranscrire les effets atmosphériques qui servent la poétique de ses œuvres mais aussi un médium qui lui permet une grande liberté dans l’expérimentation technique. Frédéric Ogée dans Les paysages Absolus explique que :

« Profondément convaincu des vertus éclairantes d’une approche empiriste du monde, Turner conçoit chaque image comme une expérience sensorielle autant qu’intellectuelle de la présence et de la vérité des choses, comme une forme de moment poétique.» (2)

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Turner joue le jeu de la lumière autant à l’aquarelle qu’à l’huile, qu’il manie d’une touche vive et brusque capturant le mouvements et l’instant. Les teintes qu'il utilise oscillent entre le rouge orangé du coucher de soleil ainsi que de l'incendie et le bleu froid de la mer agitée.  L'artiste expose ses aquarelles aux expositions de la Royal Academy ainsi que dans sa galerie, il ne rejoint cependant pas la Royal Watercolour Society, préférant expérimenter les pigments, les supports et les techniques dans une multitude de sujets allant du paysage de campagne à l'incendie des chambres du parlement.

Turner peint des paysages bouleversés où la nature est toute puissante, mais aussi la fatalité du devenir de l'être humain à l'aire de l'industrialisation. Sa production est complexe, elle tend vers une abstraction lumineuse, dévorante, où l'humain n'a plus vraiment sa place si ce n'est face au tableau, sujet de l'expérience sensorielle mise en place par l'artiste.

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Turner, Intérieur de l'abbaye de Tintern, Monmouthshire, vers 1794.

(1) http://www.turnersociety.com/

(2) Frédéric Ogée, Les Paysages Absolus, Paris : Hazan, 2010, p. 167. In : https://journals.openedition.org/miranda/29377

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Joseph Mallord William Turner, The Burning of the Houses of Lords and Commons, October 16, 1834, 1834-35.

Webographie

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Bibliographie

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  • Brown, David Blayney, Barthélémy Jobert, Pierre Curie, et Jacquemart-André Musée. Turner: peintures et aquarelles, collections de la Tate : [exposition], Paris, Musée Jacquemart-André, du 13 mars au 20 juillet 2020. Bruxelles: Fonds Mercator, 2020.

  • Faroult, Guillaume. Turner et ses peintres : [exposition], Tate Britain, Londres, 23 septembre 2009 - 31 janvier 2010, Galeries nationales, Grand Palais, Paris, 22 février - 24 mai 2010, Museo Nacional del Prado, Madrid. Paris : Réunion des musées nationaux, 2010.

  • Francis, Henry Sayles. « A Water Color by J. M. W. Turner ». The Bulletin of the Cleveland Museum of Art [en ligne], 41, no 9, 1954, p.201‑3. http://www.jstor.org/stable/25141990 [consulté le 24.04.2022].

  • Guégan, S., N. Ireson, O. Meslay et al. Turner : ses maîtres et ses héritiers. Paris : Beaux arts éd., 2010.

  • Salé, Marie-Pierre. L'aquarelle. Paris: Citadelles & Mazenod, 2020, 415 p.

  • Wat, Pierre. Cours d’Art Contemporain L1, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2020.

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